Quel avenir pour les loups en France ?

Quel avenir pour les loups en France ?

L'inquiétude demeure à en croire le groupe Loup PP Alpes

Pour la première fois depuis les années 90, tous les clignotants passent au rouge. C’est le constat tiré par le groupe Loup Piégeurs photographiques Alpes, qui aura suivi 36 meutes de loups durant l’année 2023 dans les Alpes, les Préalpes et les massifs provençaux. Selon lui, l’état de conservation de l’espèce se dégraderait significativement et sa survie à moyen et long terme serait donc menacée.

Communiqué de France Nature Environnement:

En 2024, pour la première fois depuis le retour naturel du loup en France dans les années 1990, tous les clignotants passent au rouge. C’est le constat tiré par le Groupe Loup PP Alpes qui a suivi 36 meutes de loups durant l’année 2023 dans les Alpes, Préalpes et massifs provençaux et qui tire aujourd’hui la sonnette d’alarme. L’état de conservation de l’espèce se dégrade significativement et sa survie à moyen et long terme est menacée.

Une évolution favorable les 30 premières années

Après trois quarts de siècle d’absence, le loup est revenu naturellement en France depuis l’Italie, dans les années 1990. Durant les trente premières années, la recolonisation des territoires français s’est déroulée conformément aux prévisions des biologistes.

Bénéficiant d’une abondance de proies sauvages et d’une multitude de milieux naturels favorables, la progression du nombre de meutes a été régulière.

Malgré les difficultés incontestables, une majorité d’éleveurs, accompagnés par la solidarité nationale, ont fini par cohabiter avec le loup en mettant en place des mesures de protection efficaces. En régulant les sangliers, cerfs et chevreuils, le grand prédateur a joué son rôle, un rôle positif en réduisant les dommages aux forêts et aux cultures.

Lentement, le loup a repris sa place dans les écosystèmes à l’Est du couloir rhodanien.

Une évolution défavorable depuis quelques années

Depuis quelques années, des éléments défavorables à la survie des loups de France apparaissent, se précisent ou s’accentuent :

    Augmentation de 400% des quotas de tirs dérogatoires létaux depuis 2018 (209 loups à abattre en 2024).
    Confinement des meutes à l’Est de la Vallée du Rhône : en 2024, l’installation de nouvelles meutes à l’Ouest de la vallée du Rhône reste toujours anecdotique.
    Des taux de survie dégradés : en France, un loup vivant au 1er janvier possède seulement une chance sur deux d’être encore en vie au 31 décembre de la même année.
    Baisse de la productivité des meutes en 2023 : une meute de loups sur quatre ne se reproduit pas, l’effectif des meutes se réduit et le nombre de louveteaux par meute diminue.
    Au mieux, stabilisation des effectifs de loups entre 2022 et 2023 (estimation autour de 1000 individus à la fin de l’hiver 2022/2023).

Selon les nombreuses données qui remontent du terrain auprès des associations environnementales, les destructions illégales [2] semblent suivre la tendance des quotas de tirs dérogatoires en se banalisant et en s’organisant.

Pour la première fois depuis 2020, le Groupe Loup PP Alpes, qui a suivi 36 meutes de loups en 2023, tire la sonnette d’alarme :

    Une meute sur trois (31%) a possiblement ou certainement subi des actes de braconnage.
    8% des meutes suivies ont été éradiquées ou quasi-éradiquées par des actes hostiles légaux ou illégaux.
    Le nombre de signalements d’actes de braconnage documentés par des images est en nette augmentation et touche une meute sur dix : 3 loups amputés au niveau des pattes et vidéo d’une louve qui porte un collet sectionné qui lui enserre le cou.

En 2024, pour la première fois depuis le retour naturel du loup en France dans les années 1990, tous les clignotants passent au rouge. En 2024, pour la première fois, l’état de conservation de l’espèce se dégrade significativement et sa survie à moyen et long terme est menacée.