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Collège de Saint-Etienne de Cuines: le nom de Robert Badinter ne fait pas l'unanimité

Collège de Saint-Etienne de Cuines: le nom de Robert Badinter ne fait pas l'unanimité
Crédit Photo: Communauté de communes du Canton de La Chambre

Des enseignants refusent que le collège prenne le nom de Robert Badinter

Pas encore de nom pour le collège de Saint Etienne de Cuines en Savoie

Et pour cause des enseignants refusent que le collège prenne le nom de Robert Badinter, du nom de l’ancien ministre. Le personnel enseignant a même fait parvenir une motion en ce sens au département de la Savoie pour expliquer ce refus. Une motion qui a donc été lu en séance plénière du conseil départemental vendredi dernier. Robert Badinter un nom qui ne serait pas assez évocateur pour les élèves à en croire les enseignants à l’initiative de cette motion. A noter que le conseil d’administration se serait pourtant prononcé lundi soir en faveur de cette proposition.

Le lien de Robert Badinter avec la Savoie ( communiqué de la ville de Chambéry datant du mois de février) :

Alors qu’il n’est qu’un adolescent, il assiste à la déportation de nombreux membres de sa famille. Un commissaire de police lui donnera, ainsi qu’à sa mère et à son frère, de faux papiers d’identité lui permettant de se cacher à Cognin, commune limitrophe de Chambéry. A Cognin, il bénéficiera du soutien de la population locale et se fera de nombreux amis. En pleine occupation, une mère seule arrivant dans une petite ville avec deux enfants, cela ne passe pas inaperçu. Il y reviendra plusieurs années plus tard lors d’une visite très émouvante.

A la Libération, Robert Badinter, qui parle l’anglais, sera missionné pour guider les GI américains. Sur une des seules photos parvenues jusqu’à nous de la Libération de Chambéry, on voit ainsi Robert Badinter, dans une Jeep américaine, place des Eléphants.

A Chambéry, il fréquente aussi le lycée Vaugelas en plein cœur du centre-ville où un de ses professeurs est milicien. Ce dernier, à la Libération, sera condamné à mort, puis gracié. Cet épisode fait naître chez Robert Badinter la conviction que la justice ne peut être assimilée à la vengeance. Cette conviction d’adolescent née à Chambéry se transformera au fil des années en combat politique.

A la fin de la guerre, Robert Badinter retourne à Paris où il deviendra un brillant avocat. Nommé garde des sceaux, il portera au côté de François Mitterrand, le combat qui sera celui de sa vie : l’abolition de la peine de mort. En 1981, le texte est voté. Il ne contient que quelques mots : « La peine de mort est abolie. ».