Une délégation de Haute Savoie était à Paris mardi pour continuer à alerter sur la prédation du loup.
Elle a été reçue par des parlementaires et un conseiller du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. C’était à l’invitation du député de Haute-Savoie Antoine Armand, co-président du groupe d’étude sur le pastoralisme. La délégation était composée de Raphaël Guillet, directeur adjoint de la direction départemental des territoires, Fabienne Duliège, présidente de la Société d’économie alpestre, Bernard Mogenet, président de la FDSEA des Savoies, Jean-Marc Bouchet, lieutenant de louvèterie, André Mugnier et Éric Coudurier, représentants des chasseurs de Haute-Savoie. Elle a notamment pu mettre en avant les difficultés liées à l’estimation de la population de loup sur le territoire et l’importance de donner un statut aux louvetiers en leur allouant des moyens suffisants.
La délégation a mis en avant :
- l’importance de donner un statut aux louvetiers, et de leur allouer les moyens suffisants pour assurer leur mission (mobilisation, matériel, défraiement) ; le ministère de l’Agriculture a rappelé que le projet de plan national loup prend pleinement cela en compte.
- les difficultés liées à l’estimation de la population de loups et les expérimentations fructueuses qui ont été menées en Haute-Savoie, principalement grâce à la mobilisation de nombreux acteurs ; le ministère de l’Environnement rappelle que le projet de plan loup tend à améliorer la méthode de comptage utilisée actuellement par l’OFB.
- la haute valeur génétique de certains animaux en Haute-Savoie (la valeur de certains individus est estimée jusqu’à 5000 euros) et l’inadéquation des barèmes d’indemnisation des pertes directes et indirectes liées à la prédation du loup ; le ministère de l’Agriculture affirme que le plan national loup permettra de prendre en compte ces pertes indirectes, avec une révision en profondeur des barèmes, et une indemnisation réévaluée à la hausse.
- les particularités de la Haute-Savoie, notamment la cohabitation entre les autres activités de montagne et la présence de chiens de protection de troupeaux, dont les éleveurs sont responsables pénalement ; le ministère de l’Agriculture et le député Antoine Armand étudient actuellement les moyens législatifs de modifier ce régime de responsabilité ;
- les réflexions en cours sur la gestion de l’eau et la difficulté d’acheminer l’eau nécessaire à la vie en alpages.
Antoine Armand entend poursuivre son travail avec les ministères concernés afin de répondre à chaque problème soulevé par la délégation Haut-Savoyarde.