Selon le syndicat du 1er degré, le département de la Savoie doit rendre 7 postes cette année, avec pour conséquences : « des fermetures de classes enregistrées en grand nombre dans les instances départementales ». 31 sont prévues pour le moment, pour seulement 11 ouvertures. Après une première réunion avec les instances carte scolaire le 30 mars dernier, une seconde doit se tenir demain (vendredi).
Les précisions du SNUipp-FSU Savoie :
Carte scolaire: mon École va craquer
La rentrée scolaire 2023 sera inédite, dans le mauvais sens du terme. Avec 1 117 suppressions de postes dans le premier degré, c’est la première rentrée depuis 2012 qui voit un solde négatif en dotation de moyens d’enseignement. Ainsi, dans le cadre de la préparation de la rentrée 2023, le département de la Savoie doit rendre 7 postes.
Les conséquences qui découlent de ces choix budgétaires et idéologiques sont catastrophiques : des fermetures de classes sont enregistrées en grand nombre dans les instances départementales traitant de la carte scolaire. En effet, pour répondre à cette injonction ministérielle tout en se dotant de quelques possibilités de créations de postes, ce sont 31 fermetures de classes qui sont prévues pour le moment, pour seulement 11 ouvertures – sous réserve de la consultation du CDEN qui se tiendra vendredi 7 avril à 15h30.
Par ailleurs, rien n’est fait pour compenser le manque de remplaçant·es de plus en plus criant, aucune création de postes d’enseignant·es spécialisé·es RASED, enseignant·es FLE ne sont à l’ordre du jour, malgré les besoins.
Pour l’éducation nationale en Savoie, « tout va bien Madame la marquise » : le département est suffisamment doté, le nombre d’enseignant·es remplaçant·est est suffisant, le nombre d’élèves par classe raisonnable et gérable dans un département « socialement, économiquement et culturellement favorisé » (sic). Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu.
Loin de cette vision idyllique, les représentant·es de la FSU-SNUipp ne peuvent que constater, jour après jour, combien l’École est en train de craquer. Les mesures envisagées dans le cadre de la carte scolaire vont détériorer encore des conditions de travail qui le sont déjà trop, et ne permettront pas de répondre à la détresse des personnels des écoles. Que penser d’une hiérarchie qui parle de fermeture de classe « indolore » (édition du Dauphiné Libéré du 5 04 23) ? Mesure-t-elle les conséquences et l’impact de tels propos sur les familles, et les équipes pédagogiques qui sont déjà à bout ?
La vallée de la Maurienne, sinistrée, subit le plus grand nombre de fermetures ; les petites écoles rurales et de montagne sont directement impactées ; des écoles parmi les plus en difficultés du département, qu’elles soient en politique de la ville ou en-dehors de tout « label » sont les oubliées de cette carte scolaire ; la scolarisation des enfants de 2 ans est remise en cause sur les écoles du réseau d’éducation prioritaire renforcé de Chambéry… La communauté éducative se sent abandonnée.
Épuisement professionnel (burn-out), arrêts de travail, accidents du travail liés aux conditions d’exercice dégradées… Autour de nous, nos collègues craquent les un·es après les autres. Et ne sont pas – ou quasiment pas – remplacé·es, ce qui créent des situations intenables, insoutenables.
La FSU-SNUipp 73 dénonce cette carte scolaire de renoncement, et l’aveuglement de l’institution Education Nationale quant au mal être et la souffrance au travail de ses agent·es. La baisse démographique aurait pu permettre d’améliorer les conditions de travail dans les classes. A l’inverse, ces fermetures constituent un vrai recul du service public d’éducation.
Pour la FSU-SNUipp, l’école doit bénéficier d’un plan d’urgence avec un engagement budgétaire pluriannuel permettant des recrutements massifs d’enseignant·es. Baisse des effectifs dans toutes les classes, abondement des postes de remplaçant·es, créations de postes d’enseignant·es spécialisé·es notamment pour la reconstitution des RASED sont autant de mesures nécessaires pour une véritable priorité au primaire.
La rentrée 2023 et l'Ecole méritent une autre politique que celle envisagée.