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Annecy : cri d’alerte des parents et enseignants du lycée Charles Baudelaire

Annecy : cri d’alerte des parents et enseignants du lycée Charles Baudelaire

Les parents et enseignants lancent aujourd’hui (mercredi) un appel à l’aide concernant les options proposées au sein du lycée Charles Baudelaire à Annecy.

Selon eux, « l’option latin sera fermée à la rentrée 2023 en seconde, puis en 1ère en 2024 et en terminale en 2025 », alors que des menaces planent au-dessus des options cinéma-audiovisuel, musique, théâtre et histoire des arts. Les parents et enseignants dénoncent également « des décisions rectorales qui remettent en cause l’identité culturelle et artistique de l’établissement ». Après avoir demandé, en vain, une audience au rectorat, ils organisent une manifestation devant le lycée Charles Baudelaire le lundi 6 mars afin de demander le maintien de toutes les options et l’ouverture d’une classe de seconde supplémentaire. 

Voici le communiqué des parents et enseignants du lycée Charles Baudelaire à Annecy :

« Le Lycée Charles Baudelaire d’Annecy en danger
 
•       Fermeture effective ou programmée des options.
•       Recrutement quasiment limité aux élèves du secteur pour tous les enseignements uniques dans le département comme la musique, le théâtre et l’histoire des arts.
•       Des décisions rectorales qui remettent en cause l’identité culturelle et artistique de l’établissement ainsi que la survie de la Semaine Culturelle propre au Lycée Baudelaire.

 
NON À LA MORT DES OPTIONS AU LYCÉE BAUDELAIRE, clament professeurs, parents et élèves !
 
C’est acté : l’option latin sera fermée à la rentrée 2023 en seconde (puis en première en 2024 et en terminale en 2025).
Cela a failli arriver : l’option cinéma-audiovisuel a été annoncée comme fermée à la rentrée 2023 par le rectorat, qui est finalement revenu sur sa décision, après intervention de Monsieur Vernet, le proviseur. Mais jusqu’à quand ? Et les sciences de laboratoire en seconde restent en sursis, mais faute de moyens pourraient être supprimées.
C’est dans les tuyaux : la fermeture des options musique, théâtre et histoire des arts est programmée pour les prochaines années, a annoncé le rectorat.
 
En plus de tout cela : depuis la rentrée 2023, une politique de recrutement désastreuse a été mise en place, refusant les dérogations à presque tous les élèves hors-secteur. Or les spécialités musique, théâtre et histoire des arts en première et en terminale n’existent qu’au Lycée Baudelaire dans tout le département de Haute-Savoie. Pourquoi refuser à des élèves de venir au Lycée Baudelaire pour y suivre ces enseignements ? Le lycée a pu accueillir certaines années en seconde jusqu’à 40 élèves en théâtre (contre 20 cette année), 20 élèves en musique (contre 7 cette année), 35 élèves en histoire des arts (contre 20 cette année). Comment continuer à faire vivre les enseignements de spécialité eux-mêmes si le vivier n’est pas entretenu ?
 
Une situation qui est à analyser comme l’un des effets de la réforme des lycées imposée par Jean-Michel Blanquer, le précédent ministre de l’Éducation, malgré une forte opposition à tous les niveaux. Son but : optimiser les moyens, c’est-à-dire faire des économies au détriment des élèves et en sacrifiant les arts et la culture.
 
Pour les parents et élèves impliqués dans ces enseignements, et pour TOUS les professeurs, quelles que soient les disciplines qu’ils enseignent, C’EST UNE CATASTROPHE.
 
Depuis sa création le Lycée Charles Baudelaire possède une identité artistique et culturelle forte grâce à l’option latin et à un faisceau d’options artistiques vivantes, qui viennent renforcer ou compléter les spécialités des cursus traditionnels ou les spécialités plus « rares ». De nombreux élèves pour lesquels l’éducation artistique et culturelle répond à un désir de professionnalisation peuvent ainsi compléter leurs spécialités avec un enseignement optionnel différent de manière à se préparer au mieux à des formations supérieures dans les domaines artistiques et culturels, pour lesquelles la nécessité de la pluridisciplinarité est efficiente et souvent exigée. 
 
Au cours des nombreuses années de leur existence, les options ont accueilli des élèves pleinement investis dans la vie de l'établissement, dont l’un des moments forts est la Semaine Culturelle, qui verra cette année sa trente-et-unième édition. Ces options offrent une ouverture vers l’extérieur précieuse qui rejaillit sur la vie de tout l’établissement. Cette ouverture est dans l’ADN du Lycée Baudelaire et pour ceux qui y travaillent il n’est pas question d’y toucher.
 
Quant à la politique de recrutement pour les entrants en seconde, elle est difficile à comprendre pour les élèves et les parents qui viennent chaque année aux portes ouvertes, étant donné que c’est le seul lycée du département à proposer la musique, l’histoire des arts et le théâtre en spécialités de première et de terminale. Et commencer sa scolarité du second cycle dans son lycée de secteur en espérant trouver une place en spécialité en première au Lycée Charles Baudelaire n’est pas une solution satisfaisante, ni très couramment suivie. D’autant que le lycée possède un internat de 260 places, ouvert en septembre 2016 aux frais de la région, qui a vocation à accueillir de tels profils d’élèves… et n’est maintenant plus rempli !
 
Comme le disait au dernier Conseil d’Administration l’un des élèves élus, « ILS VEULENT TUER NOTRE LYCÉE ».
 
Il n’a pas tout à fait tort : comment expliquer ce traitement réservé au Lycée Baudelaire, alors que son effectif baisse depuis quelques années suite à la modification de la carte scolaire, tandis que les trois autres lycées publics d’Annecy sont surchargés d’élèves ?
 
Une récente étude prouve que cet établissement se situe en-dessous des autres lycées généraux et technologiques du bassin en ce qui concerne l’Indice de Positionnement Social. Or l’apport d’élèves, même éloignés, sur ses enseignements rares contribue à la mixité sociale et lui a évité jusqu’à présent de devenir un « lycée de périphérie ».
 
PARENTS ET ENSEIGNANTS SONT SUR LE PIED DE GUERRE.
 
Ils ont demandé une audience au rectorat, qui pour l’instant fait la sourde oreille. C’est pourquoi ils manifestent devant leur lycée ce lundi 6 mars. Pour préserver la qualité de l’offre de formation de BAUDELAIRE, ils demandent au rectorat LE MAINTIEN DE TOUTE LES OPTIONS DE FAÇON PÉRENNE ET L’OUVERTURE D’UNE CLASSE DE SECONDE SUPPLÉMENTAIRE. »