L’actuel président de région Fabrice Panneckouke n’a pas manqué de réagir dans un communiqué. "Plutôt que de commenter nous sommes dans l’action" a-t-il dit, indiquant que sans l’engagement de la collectivité à l’époque la situation serait aujourd’hui plus dégradée.
La réaction officielle du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabrice Panneckouke
« L’annonce de la fermeture du site Dynastar de Sallanches est un choc pour notre territoire et pour les 57 salariés concernés. Plutôt que de commenter, nous sommes dans l’action. Depuis plusieurs années, la Région est mobilisée aux côtés des salariés, des élus locaux et de l’État pour accompagner l’entreprise et défendre l’activité industrielle dans la vallée de l’Arve. Sans notre engagement, la situation serait aujourd’hui plus dégradée, avec le risque réel de voir l’entreprise quitter totalement notre
région. Nous avons tenu bon pour maintenir une présence et permettre une perspective de rebond.»
De son coté l’ancienne ministre et présidente du groupe d’opposition socialiste à la région Najat Vallaud Belkacem en déplacement en Haute Savoie ce matin a également réagi et demande que la région rende des comptes sur l’utilisation de l’argent public.
La réaction du Groupe d'opposition socialiste à la région
L’annonce de la fermeture de l’usine Dynastar est un coup dur pour le territoire. Cela tranche radicalement avec les déclarations de Monsieur Laurent Wauquiez qui, en avril 2021, annonçait débloquer une aide d’1,2 million d’euros et se targuait d’avoir sauvé le site ! Quatre ans plus tard, face à cette situation d’une extrême gravité, nous dénonçons, une fois encore, un coup de communication, sans réelles contreparties, ni exigences de résultat et de suivi.
Il est nécessaire que la Région Auvergne-Rhône-Alpes rende des comptes sur l’utilisation de cet argent public : le versement de l’aide régionale d’1,2 millions d’euros a-t-il été conditionné à des garanties en matière de maintien de l’activité et de l’emploi ? Quel suivi la Région a-t-elle effectué ? La subvention promise a-t-elle seulement été versée ?
La fermeture de l’usine envoie un signal dramatique aux acteurs économiques et industriels de la montagne, à l’heure où la Région et l’État se mobilisent pour faire des Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver 2030 une vitrine du savoir-faire local. Quelle crédibilité pouvons-nous encore revendiquer si, dans le même temps, nous laissons mourir les derniers bastions de l’industrie du ski en France ?
Cette situation n’est pas sans nous rappeler ce qu’il se passe à quelques kilomètres, en Isère, alors qu’un avenir incertain pèse sur l’entreprise Vencorex. Le 10 avril, les juges devront en effet trancher entre l’offre de BorsodChemin, positionnée sur l’activité tolonates et le maintien de seulement 54 postes, et le projet de reprise autour de la création d’une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), porté par les salariés du site, la fédération nationale des industries chimiques et des collectivités locales.
La situation urge et pourtant, malgré les grandes déclarations de M. Fabrice Pannekoucke dans la presse, la Région Auvergne-Rhône-Alpes n’a toujours pas officiellement confirmé son intention de participer au capital de la SCIC, ni précisé de montant. Face à cela, le groupe Socialiste, Ecologiste et Démocrate a adressé, le 8 avril, un courrier à M. Fabrice Pannekoucke afin de l’appeler à clarifier de toute urgence la position de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Notre collectivité doit s’engager, réellement et fortement, en faveur de son industrie. Il est l’heure d’adosser les discours à des actes concrets. Nous l’appelons à se mobiliser pour permettre le maintien des emplois et des activités de Dynastar et de Vencorex, comme de toutes les entreprises qui maillent son territoire et participent à son rayonnement.
Les précisions du Groupe Rossignol
Concernant cette fermeture, le groupe Rossignol a tenu lui-même à apporter des précisions indiquant que le site de Sallanches avait subi ces dernières années des pertes industrielles cumulées de 2,1 millions d’euros. Et que les sommes versées par la région à l’époque auraient été utilisées pour l’achat de machines. Des machines qui seront donc transférées au siège de St Jean de Moirans en Isère.
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Il est important de noter que sur les 3 derniers exercices (2022 à 2024), le site de Sallanches a subi des pertes industrielles cumulées de 2.1 millions d’euros.
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Par ailleurs, je tenais à vous préciser que les sommes versées dans le cadre de la subvention de la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour l’usine de Sallanches (180 000 euros de subventions reçues) ont été utilisées notamment pour l’achat de machines qui seraient transférées au siège isérois de Saint-Jean de Moirans dans le cadre de ce projet.
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Enfin, Rossignol reste le seul acteur du secteur à maintenir des sites de production de skis en France. Le groupe Rossignol a pour projet de consolider la production de skis sur son site de Saint-Jean-de-Moirans en région AURA qui serait renforcé dans son rôle de centre d’excellence et d’expertise pour les skis haut de gamme et de compétition et pour les activités R&D et prototypage. Ce projet conduirait le groupe à investir 1,5M€ sur le site de St Jean de Moirans pour sécuriser sa compétitivité, ainsi que la création à terme d’une dizaine de postes supplémentaires au sein du site pour soutenir la production.