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Auvergne-Rhône-Alpes : des tests salivaires obligatoires pour les chauffeurs de cars afin de lutter contre la drogue au volant

Auvergne-Rhône-Alpes : des tests salivaires obligatoires pour les chauffeurs de cars afin de lutter contre la drogue au volant
Auvergne-Rhône-Alpes : des tests salivaires obligatoires pour les chauffeurs de cars afin de lutter contre la drogue au volant - DR

Face à une série d’accidents impliquant des chauffeurs de cars sous l’emprise de stupéfiants, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, sous l’impulsion de son président Fabrice Pannekoucke, adopte une mesure inédite.

Il s'agit de l’instauration de tests salivaires obligatoires pour les conducteurs. Cette initiative vise à renforcer la sécurité des usagers, notamment des enfants transportés chaque jour.

Le 31 janvier 2025, un accident tragique en Eure-et-Loir a coûté la vie à une adolescente de 15 ans. Le chauffeur du car scolaire était sous l’emprise de stupéfiants. Ce drame n’est malheureusement pas isolé. Depuis le début de l’année, plusieurs accidents similaires ont été recensés en France et en Auvergne-Rhône-Alpes, impliquant des conducteurs testés positifs au cannabis ou à la cocaïne.  

Fabrice Pannekoucke, président de la Région, a réagi fermement : "On ne peut pas continuer à laisser les choses se faire comme cela". Pour répondre à cette urgence, il a signé ce lundi 7 avril une charte d’engagement avec la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV), officialisant le recours aux tests salivaires.

Actuellement, les autocars sont équipés d’éthylotests anti-démarrage (EAD) pour prévenir l’alcoolémie au volant. En revanche, aucun dispositif similaire n’existe pour détecter la consommation de drogues. La Région entend combler cette lacune en imposant :  
- Un dépistage annuel aléatoire pour 100 % des chauffeurs ;  
- Un contrôle supplémentaire pour au moins 20 % des conducteurs chaque année ;  
- Un dépistage obligatoire à l’embauche, afin d’écarter tout risque dès le recrutement.  

Ces tests salivaires, facturés entre 10 et 14 euros pièce, seront financés par les employeurs. "Je ne peux pas concevoir que les familles et les usagers aient le moindre doute en montant dans un car de la Région", a insisté Fabrice Pannekoucke.

Des sanctions strictes pour les chauffeurs positifs

En cas de test positif, un second contrôle sera réalisé en laboratoire. Si celui-ci confirme le résultat, le chauffeur sera immédiatement suspendu. Une procédure disciplinaire pourra alors conduire à son licenciement après examen du dossier. Cette tolérance zéro vise à garantir la sécurité des passagers et à prévenir tout risque d’accident.

Une démarche pionnière en France

Avec cette mesure, l’Auvergne-Rhône-Alpes devient la première région française à instaurer un tel dispositif. Par ailleurs, Fabrice Pannekoucke souhaite sensibiliser les décideurs nationaux pour encourager l’adoption d’un système similaire au niveau national. L’objectif est également de développer des dispositifs techniques capables de détecter les stupéfiants avant le démarrage des véhicules.

"Nous devons tout mettre en œuvre pour éviter qu’un conducteur sous l’emprise de drogues ne prenne le volant d’un car transportant des vies humaines", conclut le président régional.

Cette initiative marque un tournant dans la lutte contre la drogue au volant et pourrait inspirer d’autres régions françaises dans les mois à venir.